du 1 Juin 2026 au 2 Juin 2026

Colloque de printemps: Donner d’autres armes aux garçons

Les domaines de l’aide, de l’intervention et du soin, sont des lieux où l’on a à faire à des problématiques d’inégalités entre les genres binaires : violence conjugale et domestique, agressions sexuelles, rapports de domination. Nous rencontrons ainsi une majorité de situations où des femmes, des enfants et des personnes qui s’écartent de la masculinité traditionnelle sont victimes d’agressions commises par des hommes.

Nous sommes aussi devant une inégalité dans le rapport aux soins, dans l’ouverture à l’aide : peu d’hommes « spontanément » demandeurs, davantage de femmes. Des hommes qui consultent plutôt « le dos au mur », lorsque des circonstances extérieures les y obligent, parce que leur comportement est remis en cause.

Pourtant, les humiliations, les violences psychologiques, physiques et sexuelles n’épargnent pas les garçons, et ce, dès leur plus jeune âge. Mais il semble que l’apprentissage que de jeunes garçons font à l’occasion de ces violences prend un autre chemin que celui des filles : encaisser sans sourciller, masquer sa vulnérabilité, s’endurcir, s’identifier à l’agresseur… Lorsqu’ils sont victimes, ils éprouvent beaucoup plus de difficultés à se connecter à leurs blessures et risquent de chercher une compensation pour ces violences subies dans le fait d’exercer à leur tour une domination sur des plus faibles, femmes et enfants.

Pour éviter les généralités abusives, et parce qu’il y a de nombreuses exceptions, notre tentation est grande de mettre ces observations de côté et de se contenter d’appréhender chaque situation dans sa singularité. La peur de déclencher une « guerre des sexes » où une partie de l’humanité se dresserait contre l’autre est compréhensible. Toutefois, n’aurions-nous pas des choses à apprendre en considérant la manière dont ces différences se construisent à travers les mécanismes de socialisation binaire des garçons et des filles, dans un monde structuré par de multiples inégalités (sexisme, racisme, validisme, classisme, etc.) ?

  • Comment tenir compte et intégrer – sans nécessairement les valider ! – ces différences dans nos interventions ?
  • Pouvons-nous améliorer notre offre de services aux hommes et comment ?
  • En quoi l’éducation des jeunes enfants est-elle un enjeu majeur pour s’attaquer à la reproduction des rapports sociaux de genre ?
  • Comment apporter notre aide aux jeunes garçons exposés à la violence ?
  • Comment promouvoir une paternité « positive » qui permette aux pères et aux fils (et aux filles) de gagner en qualité de lien et en sécurité ?
  • Comment soutenir une conjugalité plus égalitaire et plus complice, où femmes et hommes évoluent ensemble et non aux dépens l’un de l’autre ?
  • Quelle prévention pourrait être efficace et porteuse auprès des adolescents biberonnés à la pornographie et ciblés par des réseaux masculinistes agressifs ?
  • Enfin, la féminisation des professions du soin, de l’accompagnement, de l’aide joue-t-elle un rôle repoussoir pour les garçons et les hommes qui auraient besoin d’aide ? Comment tenir compte de cet état de fait et dépasser cet écueil ?

Informations pratiques 

 

Conférence-colloque

FR

Lieu

Palais des Congrès de Liège

Organisateur•e•s

Association Parole d’enfants